La route des lavoirs et des fontaines
Un bel itinéraire au pied du Ventoux, pour découvrir de pittoresques lavoirs polis par les ans et des fontaines qui chantent sur les places.
Au fil des siècles, les hommes ont déployé des trésors d'ingéniosité et de technicité pour domestiquer, canaliser et amener jusqu'à eux l'eau si précieuse. Si les fontaines ne sont plus à nos yeux que des éléments décoratifs apportant une touche d'élégance, il ne faut pas oublier qu'elles constituaient un lieu privilégié, un centre de convivialité et de civilité autour duquel tous les villageois étaient amenés à se rencontrer. Véritable orgueil des villages, la fontaine montrait avec ostentation la richesse de la communauté.
Au XIXè siècle, le lavoir apparut dans les équipements publics et s'installa tout naturellement à côté de la fontaine.
Contrairement au reste de la Provence, le Comtat Venaissin est riche en eau de rivières, de nappes souterraines, de sources grâce à l'exceptionnel réservoir constitué par le Mont Ventoux. C'est là que commence notre itinéraire. Les villages qui s'égrènent au milieu de cette plaine fertile ont gardé tout leur charme.
Pernes les Fontaines
La « Perle du Comtat » compte parmi ses joyaux de multiples fontaines. Si vous voulez toutes les compter, il vous faudra la journée : elles sont quarante dont quatre classées et toutes alimentées d'eau potable. Présentes dès le XVIIIè siècle grâce aux travaux d'adduction d'eau, elles animent par leur murmure cristallin chaque placette, chaque coin de rue. Il faut prendre le temps de flâner à travers le dédale de ruelles jusqu'à la Porte de Notre Dame puissamment fortifiée qui ouvre sur le cœur de la vieille ville ceinte de remparts et la halle couverte du Moyen Age.
Plus à l'est, Venasque, classé parmi les « Plus beaux villages de France », domine la vallée de la Nesque et la plaine. En laissant le hasard guider vos pas, vous découvrirez au fil des ruelles une belle fontaine centrale du XVIIIe surmontée d'un vase Médicis, des façades de maisons dont certaines datent du XIVe, une église et un baptistère considéré comme l'un des plus anciens édifices religieux de la région.
Puis la route se faufile jusqu'à Malemort du Comtat où le lavoir couvert et la fontaine du Grand Portail signalent l'entrée du vieux village.
Plus loin, après avoir passé Mazan, arrêtez-vous à Modène, minuscule village qui compte à peine 300 âmes. Sur la petite place, à l'ombre des platanes, coule la magnifique Fontaine des Quatre Saisons, elle aussi contiguë au lavoir couvert.
La route serpente au milieu des vignes et des oliveraies, dans un paysage tout en douceur, vers le Barroux puis soudain monte vers Crestet. Difficile de ne pas tomber sous le charme de ses vieilles pierres au gré des ruelles pentues et caladées. On y découvre de belles façades Renaissance, des puits en pierre, des escaliers taillés à même le rocher et la fontaine de l'église, datant de 1588, dont l'utilisation judicieuse du fuyant d'eau alimente le lavoir en surplomb du vieux village.
Une escapade dans le ville haute médiévale de Vaison la Romaine, puis on passe de l'autre côté des Dentelles de Montmirail.Séguretest accroché en balcon sur un petit mamelon au milieu d'un océan de vignes. Le caractère médiéval qui émane de ce petit bijou, classé « Plus Beaux villages de France » lui vaut d'être souvent comparé à un village de crèche.
Notre route est infinie, elle pourrait passer encore par d'innombrables villages. Elle se faufile à travers les vignes pour des haltes bienfaisantes mêlant l'eau et le vin, de Sablet à Aubignan en passant par Gigondas et Beaumes de Venise. Partout, prenez le temps d'écouter les murmures des fontaines. Discrètement assises à l'ombre d'un mur ou trônant fièrement sur les places, elles ont beaucoup de choses à vous dire sur l'histoire de nos villages.
Pour en savoir plus www.provenceguide.com
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